Par Fabrice Hamon le 26 mars 2024
Les taux immobiliers baissent, les prix immobiliers baissent, l’apport personnel baisse aussi ! Emprunteurs : pour acheter il suffit d'un apport de 10% !
Vous demandez un prêt à la banque ; la banque vous demande un apport.
Vous lui demandez de l’argent, elle vous en demande aussi ! Elle vous demande de couvrir au moins les frais d’agence, de notaire et de garantie, parfois plus, parfois moins.
Ces derniers temps les emprunteurs lui en ont donné beaucoup. Les banques n’en demandaient pas tant. Cette année elles en demandent moins et surtout elles ne vous demandent plus d’en avoir un gros. Elles en ont demandé davantage l’année dernière parce qu’elles voulaient moins prêter - à moins de monde et moins à chacun.
Résultat : les banques ont distribué 40% de prêts immobiliers en moins en 2023 ! Bonne nouvelle : elles veulent refaire du crédit cette année. Prêter est redevenu rentable, alors elles reviennent sur le marché, communiquent de nouveau et soudainement reparlent aux courtiers…
Qu’est-ce que l’apport personnel ?
L’apport personnel est la somme d’argent que l’emprunteur apporte de sa propre poche pour financer une partie de son achat immobilier.
Il s’agit d’une contribution initiale qui vient compléter le montant emprunté auprès d’une banque.
En pratique, l’apport personnel peut provenir de l’épargne de l’emprunteur, d’une donation, d’une succession, d’un prêt familial ou de la revente d’un bien.
L’année dernière, ceux qui ont racheté suite à la revente d’un bien immobilier ont majoritairement réinjecté 100% de leur fruit de vente dans leur nouvel achat. Ils n’ont rien conservé, ils ont tout apporté.
Autre signe des temps : l’année dernière le nombre de ceux qui ont acheté sans recourir au crédit a doublé ! Environ 100 000 paiements comptant en 2022 ; environ 200 000 paiements comptant en 2023 ! Les achats immobiliers « cash » ont représenté environ 25% des transactions l’année dernière, sans le concours d’aucune banque !
Cette hausse des achats sans crédit est à rapprocher de la hausse du montant d’apport personnel mobilisé pour acheter une maison ou un appartement. La hausse des taux a conduit les uns à vouloir emprunter moins, les autres à ne vouloir rien emprunter du tout.
Quand les taux augmentent, les prêteurs veulent plus d’apport parce qu’ils veulent moins prêter ; les emprunteurs veulent plus d’apport parce qu’ils veulent moins emprunter. C’est ainsi que la part de l’apport personnel augmente, poussée des deux côtés.
L’année dernière, les taux ont augmenté continuellement, sans aucun impact sur les prix immobiliers, ce qui explique la hausse de l’apport. Les taux de crédit baissent depuis décembre et les prix immobiliers commencent à fléchir également. Baisse des taux, baisse des prix : baisse de l’apport aussi.
La baisse de l’apport personnel dépend principalement de la baisse des taux et de la baisse des prix. Les emprunteurs apportent moins d’argent, certes parce que les banques en demandent moins, surtout parce que les emprunteurs en ont moins besoin !
La hausse de l’apport personnel fut l’année dernière un choix des emprunteurs, pas des prêteurs.
Certes un choix contraint, pour quatre raisons principalement, quatre facteurs qui ont mis la pression sur le budget et les souhaits des clients : la hausse des taux, la hausse des prix, le retrait des banques, les normes HCSF également.
Pour arbitrer son budget, un emprunteur a deux leviers : son apport personnel et sa capacité d’emprunt. Son apport personnel est limité par son niveau d’épargne. Sa capacité d’emprunt est limitée par son niveau de revenu et par les conditions d’endettement fixées par le HCSF.
Un Haut Conseil de Stabilité Financière dont les limitations d’emprunt ont contribué à augmenter le niveau d’apport nécessaire - donc à exclure des candidats à l’achat et à pénaliser l’accession à la propriété.
Augmenter la durée au-delà d’une durée de 25 ans et augmenter la mensualité au-delà d’un taux d’endettement de 35% n’étant pas - ou peu - possible, il ne reste aux emprunteurs qu’à augmenter leur apport - si possible.
Apport + Emprunt = Budget
Votre budget immobilier est la somme entre votre apport personnel et votre capacité d’emprunt.
L’apport personnel a donc aussi beaucoup augmenté parce que le HCSF a tenu la bride à l’emprunt.
Une capacité d’emprunt n’est pas extensible au-delà d’une certaine limite, l’apport personnel non plus. Pour atteindre un prix de vente, il faut augmenter l’emprunt ou l’apport, souvent les deux en ce moment. Ce ne sont pas seulement les banques qui demandent beaucoup d’apport, c’est le marché immobilier qui est gourmand !
Les chiffres actuels de l’apport personnel marquent donc une tendance sur le marché immobilier, plus qu’une tendance dans les conditions des banques. Les taux et les prix baissent mais ils sont encore élevés. Par conséquent l’apport baisse, mais il est encore élevé lui aussi. Là où l’apport a le plus baissé, c’est logiquement dans les villes où les prix ont le plus baissé.
La baisse des prix immobiliers n’est que de 2% en moyenne si on tient compte de toute la France, mais elle est de 5% en moyenne à Bordeaux par exemple. Il n’est donc pas étonnant que le niveau moyen de l’apport personnel ait baissé dans cette ville plus qu’ailleurs : l’apport moyen y a baissé de 45% en un trimestre seulement ! Alors qu’au plan national, l’apport moyen des emprunteurs a diminué d’environ 18%.
La baisse des taux immobiliers est la même partout en France, alors que la baisse des prix immobiliers y est variable selon les régions, les départements, les villes, les quartiers etc. Attention aux chiffres sur les prix immobiliers ! Mais attention aussi aux chiffres sur les montants d’apport personnel requis pour pouvoir emprunter et acheter un bien.
Ces montants sont des moyennes et nous allons voir qu’il y a plus intéressant et surtout plus encourageant que l’apport moyen : l’apport médian.
Et d’abord pourquoi les banques ont demandé plus d’apport l’année dernière ?
Une banque se demande toujours : mon argent, vaut-il mieux le prêter ou le placer actuellement ? Or l’année dernière, placer les dépôts de leurs clients rapportaient plus que de les prêter à d’autres clients.
Le niveau des taux d’intérêt influence la volonté ou non d’emprunter, la volonté ou non de prêter également. L’offre et la demande augmentent quand les taux baissent, baissent quand ils augmentent.
Si les banques furent moins prêteuses l’année dernière, c’est parce que l’argent était plus cher. Prêter dépend du taux directeur de la Banque Centrale Européenne, notamment de son taux de refinancement (taux refi), ainsi que du taux des OAT 10 ans, des taux interbancaires, du taux d’inflation lui-même. Des taux qui ont tous fortement augmenté. Le marché du crédit immobilier dépend à la fois des banques privées, des banques centrales et du marché des taux sur les marchés financiers. En définitive de l’économie globale et de la distribution de crédit en général : le crédit, ce n’est pas que le crédit immobilier !
C’est dans ce contexte que les banques ont choisi de distribuer moins de crédits immobiliers. Quand une banque ne veut plus prêter, elle relève ses critères. Elle se montre plus exigeante. Par exemple en agissant sur ses taux d’intérêt. Quand en 2022 le marché du crédit immobilier fut confronté au problème du taux d’usure, les banques qui ne voulaient plus être sollicitées affichaient des taux d’intérêt égaux aux taux d’usure, décourageant toute demande de prêt. C’était très simple : le TAEG du crédit immobilier aurait dépassé le taux d’usure, donc le prêt aurait été refusé.
C’est une façon de refuser de prêter sans donner de refus de prêt. Et les banques ont bien d’autres leviers. Elles peuvent cibler ou bien écarter des profils d’emprunteurs, suivant leur niveau de revenu ou de surface financière, suivant leur situation professionnelle ou suivant le type du projet, en pratiquant des taux attrayants pour les uns et des taux repoussoirs pour les autres.
Elles peuvent aussi décider de prêter plus ou moins d’argent à plus ou moins de monde, moins cher ou plus cher, sur des durées plus ou moins longues, suivant des ratios internes de reste à vivre, de saut de charge ou bien d’épargne restante, qui varieront suivant leur politique commerciale du moment. Elles ne refuseront pas de prêter, mais à des conditions telles qu’on refusera soi-même d’y emprunter.
L’apport personnel fait partie de ces critères dont le curseur variera en fonction de la volonté d’une banque de prêter ou pas. Si elle veut distribuer moins de crédit immobilier, elle peut exiger un niveau d’apport personnel qui agira comme une douche froide sur les demandeurs. Pour prêter moins, il suffit à une banque de demander trop d’apport aux emprunteurs. Elle en a le droit puisqu’elle est libre de fixer ses propres conditions d’octroi.
Les banques ont ainsi demandé plus d’apport pour prêter moins. À moins d’emprunteurs, moins par emprunt.
Or la situation a changé. La conjoncture d’une part, les perspectives d’autre part. Le taux d’inflation a baissé et les taux d’intérêt dans sa foulée. Les taux directeurs de la BCE n’ont plus été augmenté et surtout la Banque Centrale a prévu de les baisser.
L’argent est moins cher et son coût va encore baisser. Les banques veulent dont attirer de nouveau la demande et pour ce faire assouplit ses critères, parmi eux celui de l’apport personnel.
Le montant d’apport personnel est actuellement en France de 55 000 € en moyenne !
La bonne nouvelle est que ce montant moyen a baissé : il était de 65 000 € l’année dernière. 10 000 euros de moins à mettre ! L’autre bonne nouvelle est qu’il est en bonne voie de retrouver son niveau de 2022 : 45 000, encore 10 000 de moins. Grace à la baisse conjointe des taux et des prix cette année.
55 000 euros en moyenne à l’échelle nationale, cela correspond tout de même encore à 30% d’apport alors que l’apport moyen était il y a deux ans, avant la hausse des taux, de l’ordre de 10 à 15%, deux à trois fois moins qu’actuellement. Rien de plus normal : face à des prix immobiliers demeurés élevés, l’augmentation des taux a réduit la capacité d’emprunt des acquéreurs, les contraignant à puiser davantage dans leur épargne.
En 2023, par rapport à 2022, l’apport requis avait augmenté de 26%. En ce début 2024, par rapport à la fin 2023, il a rebaissé de 18%. Du moins, rappelons-le, relativement aux chiffres moyens, une fois agrégés tous les apports enregistrés partout en France, tous territoires, tous profils, tous projets ensemble et toutes banques confondues également. Manquerait plus qu’on nous donne les moyennes en Europe…
Vous achetez en France en effet, mais quelque part. Et là tout change. Les 55 000 euros ou 30% d’apport ainsi que la baisse de 18% n’existent plus. Nous l’avons dit : l’apport moyen à Bordeaux a baissé de 45%, plus du double par rapport à la France toute entière.
En deux mois, l’apport personnel moyen est passé de 75 000 à 40 000 € !
Une baisse de l’apport moyen à Bordeaux qui est la même partout dans le sud de la Nouvelle Aquitaine.
En Occitanie et en Bretagne, mais également dans des départements comme la Loire-Atlantique ou la Vendée, nous enregistrons une baisse significative elle aussi de 30%. Même en Ile-de-France, où les prix sont très élevés, une forte réduction est observée : l’apport moyen y était de 230 000 € en décembre, de 150 000 € en février, soit 80 000 de moins !
Vous ne les avez pas ? Sachez que là où l’apport moyen est le plus faible en France, c’est dans les régions Grand-Est et Bourgogne Franche-Comté. 14 000 € d’apport en moyenne, dix fois moins qu’en région parisienne, capitale incluse ! Un apport moyen divisé par deux : il s’élevait à 30 000 € fin d’année dernière.
Ces villes, départements et régions participent au calcul de la moyenne nationale. Ce qui laisse supposer qu’il y a des villes où l’apport moyen n’a baissé que de 15 ou 10 voire 5%.
Des chiffres moyens nationaux ou locaux qui en réalité reflètent mal la réalité justement !
Un apport moyen qui baisse, c’est parlant en effet : cela indique une tendance.
Qu’il faille moins d’apport personnel pour acheter un bien immobilier, c’est une bonne nouvelle. 10 000 euros de moins à apporter, personne ne s’en plaindra. Mais devoir apporter encore 55 000 euros au lieu de 65, ça va encore en décourager plus d’un !
30% ou 50 000 d’apport, c’est encore beaucoup ! Tout le monde n’a pas une telle somme en poche, loin s’en faut. Or ces chiffres ne sont que des moyennes. Pour les calculer, on mélange les gros apports et les petits apports ensemble. On mélange les achats à Paris et les achats à Châteaubriant par exemple, une ville de 12 000 habitants ! On mélange des prix d’achats immobiliers sans commune mesure entre eux partout en France.
En Île-de-France, nous avons vu qu’il fallait en moyenne un apport de 150 000 euros, le triple de la moyenne nationale ! Or il s’y trouve Paris, ville-département, où les prix sont les plus chers, les apports les plus élevés. Quasiment le double en région PACA, où il faut avoir 90 000 euros cette fois, du moins en moyenne parce qu’il est évident qu’à Marseille, Nice et Toulon, il faudra plus d’apport qu’à Gap, Orange ou Draguignan.
En réalité, ces chiffres moyens découragent bêtement un grand nombre de candidats à l’achat. Ils participent grandement à l’auto-censure dont souffre actuellement la demande. Bêtement parce que la communication sur une moyenne nationale, surtout dans le cas du marché immobilier, cela n’a pas grand sens. Un chiffre réduit à une seule ville, bien que plus réaliste, sera lui-même encore trompeur, infidèle à tous les micro-marchés qui composent un marché immobilier local.
Parce qu’à Paris par exemple, nul doute que des acquéreurs ont apporté 500 000 euros d’apport, tandis que d’autres en ont apporté 30 000 pour l’achat d’un plus petit appartement. Ces moyennes n’ont pas grand sens, si ce n’est d’indiquer une orientation baissière de l’apport, comme celle des taux et des prix. Ce qu’elles nous disent, c’est qu’en général, actuellement, vous aurez besoin de moins d’apport qu’il y a trois mois. Quel que soit votre profil emprunteur, quel que soit le prix du bien, à tous les étages le besoin en apport baissera.
Le problème avec les moyennes, c’est que tout le monde croit être logé à la même enseigne. Communiquer par exemple sur un 2% de baisse des prix immobiliers en moyenne, cela fait croire aux vendeurs que les prix ont très peu baissé finalement et qu’indépendamment du lieu où ils habitent, ils n’auront pas à négocier leur prix davantage.
Il y a là le risque de tromper la perception des emprunteurs et te les tenir éloignés des agences immobilières. En gros, et en gros titres, on leur dit finalement ceci : « si vous n’avez pas 50 000 balles, pas la peine d’y penser » !
Comment s’étonner après qu’ils remettent à plus tard leur projet d’achat ? Or les agents immobiliers et les courtiers en crédit, ils voient passer des dossiers avec beaucoup moins d’apport que 50 000 euros !
Avec beaucoup moins que 30% d’apport ! Avec 20 et même avec 10% seulement. Parce que ces valeurs moyennes sont fictives. Elles ne sont pas fausses mais elles sont biaisées.
Plus réalistes et plus incitatifs que les moyennes : les chiffres médians. Et tout d’un coup la perspective change !
Qu’est-ce que l’apport médian ?
L’apport personnel médian est le montant qui se situe au milieu de tous les apports personnels versés par les emprunteurs, une fois ces montants classés du plus petit au plus grand.
Cela signifie que la moitié des emprunteurs a versé un apport personnel inférieur à ce montant médian, l’autre moitié un apport supérieur.
50% des emprunteurs ont apporté plus, 50% des emprunteurs ont apporté moins.
Comme le chiffre moyen, le chiffre médian est une façon de comprendre le niveau d’apport personnel mobilisé pour acheter un bien immobilier sur un territoire à un moment donné.
Ce n’est ni le montant nécessaire pour acheter un bien ni le montant commun à tous les emprunteurs pour obtenir un prêt immobilier. Au contraire puisqu’il indique mieux l’infinie variété des apports, autrement dit l’infinie diversité des situations : beaucoup ont apporté plus que ce montant, beaucoup ont apporté moins.
Le chiffre médian est beaucoup plus réaliste parce qu’il est moins influencé par les gros apports : une médiane est moins tirée vers le haut qu’une moyenne par les chiffres extrêmes. La médiane est donc moins faussée que la moyenne par des valeurs extrêmement hautes. Ce qui nous donne un chiffre moins relevé et pour mieux dire : plus accessible. À la lecture de ces chiffres, vous trouverez immédiatement l’immobilier moins exigeant, plus abordable, plus jouable pour beaucoup plus de ménages.
Souvenez-vous de la moyenne nationale. L’apport moyen en France est de 55 000 €. Quel est actuellement l’apport médian en France ?
27 000 € soit deux fois moins ! Il a augmenté par rapport à 2022, l’apport médian étant alors d’à peu près 20 000 euros. Il baissera de nouveau cette année, les prix et les taux étant repartis à la baisse.
Puisque c’est un chiffre médian, cela signifie que 50% des emprunteurs en France ont apporté moins ! La moitié des acquéreurs ont acheté avec moins de 27 000 € d’apport ! Si vous avez 20 000 € par exemple, vous pouvez vous rendre dans une agence immobilière, faire des visites, faire des offres, signer un compromis de vente. Vous pourrez emprunter, non plus avec 55 000 mais avec 27 000 €, 25 000, 20 000 euros d’apport et même avec moins.
Le montant nécessaire dépendra surtout, non pas des banques, mais du secteur géographique du logement que vous visez. Pour autant, partout l’apport médian sera inférieur à l’apport moyen parce que les taux baissent partout. Plus le coût du crédit baisse, plus on emprunte, moins on apporte.
En Île-de-France, nous avions un apport moyen de 150 000 € : l’apport médian y est de 50 000, trois fois moins ! Autrement dit, la moitié de ceux qui ont acheté en région parisienne l’année dernière ont apporté moins de 50 000 euros.
Un apport médian qui lui aussi baissera encore cette année, comme partout en France.
Ces montants d’apport médian nous indiquent surtout qu’il est possible d’emprunter avec 10% d’apport seulement.
Non pas forcément avec 30% d’apport minimum, comme le laisse croire la moyenne nationale. C’est l’apport moyen qui a explosé, pas l’apport médian !
On nous dit depuis depuis deux ans que pour emprunter, avoir un bon revenu n’est plus suffisant, qu’il faut encore avoir beaucoup d’apport ! Cela est vrai mais au regard des taux et des prix, pas au regard des banques. Les banques ne demandent pas autant d’apport qu’on le dit : 10% d’apport leur suffit !
Un 10% qui représentera naturellement une somme plus élevée dans les villes les plus chères. En tout cas, le niveau élevé de l’apport personnel actuellement est un vœu des emprunteurs plus qu’un vœu des prêteurs.
Beaucoup d’acheteurs ont volontairement augmenté leur apport personnel.
Ce ne sont donc pas les banques qui demandent plus d’apport. C’est d’abord le trou à combler entre les prix et les capacités d’emprunt, creusé par la hausse des taux.
Ce sont les emprunteurs qui ont augmenté leur apport pour compenser la hausse des prix, d’une part pour pouvoir mettre la différence, d’autre part pour emprunter le moins possible. Les taux ayant augmenté, le coût du crédit a augmenté. Pour emprunter le moins possible et payer le bien immobilier le moins cher possible, beaucoup ont préféré apporter d’avantage d’argent, de même qu’une partie a préféré payer comptant.
Pour payer comptant il faut avoir les moyens ! Ne se passe pas d’une banque qui veut mais qui peut. Pour avoir un gros apport, il faut aussi une grosse épargne et le plus souvent un bien à vendre.
Ce qui explique d’ailleurs en partie l’éviction des primo-accédants, généralement en manque d’apport. Par définition, ceux qui achètent pour la première fois n’ont rien à revendre : ils ne bénéficient pas de l’apport de la vente d’un logement précédent.
C’est en grande partie pourquoi les primo-accédants ne représentent plus aujourd’hui que le quart des acquéreurs en France. Hier ils en formaient la moitié ! Ils seraient moins nombreux encore si les dons familiaux n’étaient venus soutenir nombre d’entre eux pour leur fournir un apport.
C’est pour eux surtout que la baisse généralisée de l’apport personnel est une bonne nouvelle, bien qu’encore insuffisante.
Pourquoi le montant moyen d’apport personnel baissera encore les prochains mois ?
D’une part parce que les banques en demandent moins en effet, d’autre part parce que les taux baissant, il y aura moins d’argent à mettre au bout de son emprunt pour combler l’écart qui le sépare du prix, d’autant que ce dernier aura peut-être baissé lui aussi.
Ou alors vous profiterez du même montant d’apport que vous aviez prévu initialement, mais pour acheter un bien plus grand ou mieux placé qui vous plaît davantage. Le montant du prêt n’ayant pas changé, il n’y a aucun risque que la banque vous empêche d’acheter plus cher à l’aide de votre apport personnel. À l’inverse, pour le même bien ou un autre au même prix, vous pourrez tout aussi bien décider de ne pas baisser votre apport pour baisser le montant et le coût du crédit, sa durée ou bien encore sa mensualité.
Dans tous les cas, c’est bien vous qui décidez du niveau d’apport que vous souhaitez mettre, pas la banque. Les deux seules raisons pour lesquelles une banque peut vous empêcher d’acheter malgré votre apport : si votre apport est insuffisant au regard de votre capacité d’emprunt ; s’il ne vous reste plus aucune épargne après avoir mis votre apport. Si tout votre apport représente tout votre argent, là en effet la banque va vous demander moins d’apport, de revoir vos prétentions à la baisse ou bien de suspendre votre projet.
Une banque exigera généralement entre 10 et 20% d’apport, selon sa politique commerciale du moment pour octroyer un prêt. Passer par un courtier en prêt immobilier vous donnera accès à ce type d’information !
Plus important pour les banques que votre apport personnel : votre « épargne après projet », votre épargne résiduelle ou encore votre épargne restante, l’épargne qui vous reste une fois que vous aurez mis votre apport dans la maison ou l’appartement.
On peut même encore acheter sans apport, mais à condition d’avoir de l’épargne : on peut emprunter sans apport, pas sans épargne.
Naturellement, avoir de l’apport et de l’épargne, c’est le profil emprunteur idéal ! Combien minimum en épargne ? Un an de mensualités, soit 12 000 € de côté par exemple si vous remboursez 1000 euros par mois.
L’épargne de précaution est au regard de l’apport personnel ce qu’est le reste à vivre au regard d’une mensualité. « Combien il vous reste après ? » est la question et pour mieux dire le critère principal, le critère majeur qui décidera du montant d’apport nécessaire pour obtenir un accord de prêt.
Un apport supplémentaire qui peut vous être demandé non plus pour compléter votre budget mais pour réduire votre mensualité, de façon à sécuriser votre reste à vivre ou vos fins de mois. Pour autant, cet apport supplémentaire requis ne devra pas réduire excessivement votre épargne restante. Si tel est le cas, le prêt immobilier vous sera refusé, malgré votre apport, malgré votre épargne.
Les prêteurs veulent donc un minimum d’apport et surtout un minimum d’épargne. D’ailleurs plutôt plus d’épargne que d’apport : les banques préfèrent aujourd’hui que les emprunteurs gardent de l’épargne et ça tombe bien parce que les emprunteurs aussi !
De l’apport et de l’épargne, c’est ce que veulent les emprunteurs également. Ils veulent apporter plus pour emprunter moins, sans pour autant y mettre toute leur épargne. C’est ce type d’arbitrage qui explique en partie pourquoi il y a de moins en moins de transactions immobilières depuis deux ans.
D’abord parce qu’il faut pouvoir se le permettre ! Aussi parce que même ceux qui ont les moyens préféreront s’abstenir si les biens qu’ils visent mobilisent trop d’apport, donc trop d’épargne. Si l’immobilier est cher, la vie fut plus chère aussi ces derniers temps.
Et c’est en quoi la tendance baissière de l’apport personnel est une bonne nouvelle. Moins d’apport c’est plus d’épargne : pouvoir en mettre moins c’est pouvoir en conserver plus et cela pourrait accélérer le retour d’un plus grand nombre d’emprunteurs.
Manquerait plus que le HCSF s’adoucisse aussi et décide de lever ses conditions pour que le marché immobilier reparte ! Car le Haut Conseil de Stabilité Financière pourrait retirer une leçon de ces chiffres sur l’apport personnel…
Augmenter son apport fut une décision des emprunteurs. Garder de l’épargne fut aussi une volonté de leur part. Remettre à plus tard leur projet pour ne pas se séparer de trop d’épargne fut encore leur choix. Les emprunteurs savent ce qu’ils veulent et savent ce qu’ils font.
Comme les prêteurs, les emprunteurs n’ont pas besoin qu’une instance décide à leur place.
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