Par Fabrice Hamon le 8 mars 2024
Comment rembourser le capital du prêt hypothécaire in fine si vous revendez avant la fin du prêt ? Comment le rembourser à la fin du prêt sans revendre le bien ?
Christophe Béchu veut créer un nouveau crédit immobilier !
Son nouveau financement porte un nom barbare : prêt hypothécaire in fine.
Un nom qui en réalité est celui d’une ligne de prêt, non pas celui d’un prêt immobilier à part entière. Plus précisément encore : d’une deuxième ligne de prêt qui se charge de rembourser 20% du capital emprunté, sous une première ligne de prêt qui se charge de rembourser 80% du crédit.
Ce prêt immobilier se distingue par le chevauchement de deux lignes aux conditions de remboursement différentes. Le remboursement de la première ligne est classique : il s’agit d’un prêt amortissable. Le remboursement de la seconde ligne est plus exotique : il s’agit d’un prêt in fine.
Le prêt immobilier voulu par Christophe Béchu n’est donc ni un prêt amortissable ni un prêt in fine mais un prêt amortissable complété par un prêt hypothécaire in fine : un prêt immobilier mixte amortissable in fine.
Parmi ces trois prêts immobiliers, le prêt amortissable est le moins cher et le prêt in fine le plus cher. Le prêt mixte amortissable in fine sera un peu plus cher qu’un prêt totalement amortissable, beaucoup moins cher qu’un prêt totalement in fine.
Comme nous l’avons vu dans notre article précédent (Faible surcoût du prêt hypothécaire in fine), ce surcoût est payé en échange d’un bénéfice : soit une baisse de la mensualité, soit une augmentation de la capacité d’emprunt.
De même, parmi ces trois prêts immobiliers, le prêt amortissable est le moins risqué et le prêt in fine le plus risqué. Le prêt mixte amortissable in fine sera un peu plus risqué qu’un prêt totalement amortissable, beaucoup moins risqué qu’un prêt totalement in fine.
En réalité, le prêt mixte amortissable in fine ressemble plus au prêt amortissable qu’au prêt in fine. C’est normal puisqu’il est à 80% amortissable et à 20% in fine. Pourtant, en dépit de cette évidence, les opposants au nouveau prêt du ministre font comme si ce prêt ressemblait plus au prêt in fine qu’au prêt amortissable…
Proche du prêt amortissable, le prêt mixte amortissable in fine est un prêt prudent. Complété d’un bout de prêt in fine, il en partage une dose de risque. Pour comprendre le risque supérieur du prêt in fine, nous vous renvoyons à l’article suivant : « Prêt in fine : plus risqué qu’un prêt amortissable ».
Quel est ce plus haut niveau de risque propre au prêt in fine ? Un risque plus élevé qui sera partagé par la partie réservée au prêt hypothécaire in fine : un plus grand risque de non remboursement du capital.
Un plus grand risque que nous allons maintenant relativiser - comme son surcoût !
« In fine » signifie « à la fin ». Prêt in fine signifie : remboursement du capital à la fin.
À la fin du prêt, cela signifie au terme du crédit, une fois la durée du prêt écoulée, le dernier jour du crédit immobilier : dans 240 mois si vous avez emprunté sur 20 ans.
Faire prêt in fine reporte le remboursement du capital à la fin du prêt immobilier : à la fin donc à plus tard. Pas maintenant, pas pour le moment, plus tard, beaucoup plus tard. Cela signifie que vous n’aurez pas un seul euro de capital à rembourser pendant la durée du prêt.
Ce type de crédit immobilier est inhabituel. Le capital d’un prêt immobilier classique se rembourse en 240 mois, pas le 240ème mois ! En plusieurs fois ou en plusieurs mois, c’est le prêt amortissable, en une fois le dernier mois, c’est le prêt in fine.
Comprenons bien : la totalité du capital remboursée à la fin, cela signifie qu’un prêt in fine n’est pas du tout amortissable. Le capital ne sera jamais amorti par les mensualités du prêt. Les mensualités d’un prêt in fine seront à 100% composées d’intérêts.
Aucun euro de capital, que les intérêts à payer, c’est ce qui explique qu’on se retrouve avec de plus petites mensualités tout le long du prêt immobilier.
Mais de plus petites mensualités qui aboutiront à une plus grosse ! Le prêt in fine se terminera par une très grosse mensualité : celle qui remboursera d’un coup en un seul versement la totalité du capital emprunté vingt ans auparavant, jamais amorti durant les vingt années suivantes.
Ce principe, le prêt in fine classique et le prêt hypothécaire in fine de Christophe Béchu l’ont en commun. Deux différences majeures cependant les distinguent.
La première différence majeure est qu’il ne vous sera pas demandé de faire un placement initial. Pour qu’un prêt in fine soit accordé, la banque demande qu’au minima 30% du prix de vente soient placés sur un produit d’épargne, une assurance-vie par exemple. Cela lui permet de nantir le prêt et de garantir - en partie - la reconstitution et la restitution du capital emprunté à la fin du crédit (Comment rembourser le capital d’un prêt in fine ?).
Ce ne sera pas le cas pour un prêt hypothécaire in fine. Il ne vous sera pas demandé à la fois un apport personnel pour la partie amortissable et un placement initial pour la partie in fine. Il ne vous sera demandé qu’un apport pour l’ensemble du projet.
La deuxième différence majeure, qui explique d’ailleurs pourquoi un placement initial ne sera plus exigé dans ce cas : un prêt in fine s’applique à 100% du capital ; un prêt hypothécaire in fine s’applique à 20% seulement du capital.
Voilà qui minimise d’emblée le risque de ce prêt in fine ; voilà qui protège grandement l’emprunteur du risque d’un prêt in fine ; voilà qui protège grandement le prêteur également !
Dans le cadre du prêt mixte amortissable in fine de Christophe Béchu, 20% du capital seront à rembourser via un prêt hypothécaire in fine, donc 80% du capital via un prêt amortissable. Voilà qui achève de nous rassurer.
80% remboursés pendant le prêt ; 20% remboursés à la fin du prêt. Si on prend un emprunt de 200 000 € : 160 000 € en amortissable ; 40 000 € en in fine. Une fois le prêt amortissable terminé, nous devrons encore 40 000 € à la banque.
Si nous avions tout emprunté en in fine : 200 000 € à rendre au banquier d’un coup ! Rien que de l’écrire ça fait trembler… 40 000 € c’est déjà beaucoup moins inquiétant.
Le prêt hypothécaire in fine n’est en réalité qu’une tranche de prêt remboursable en in fine. C’est ce qui fait l’originalité de ce crédit immobilier : son capital ne sera pas totalement amorti, mais il ne sera pas totalement rendu à la fin non plus.
Il sera amorti pendant toute la durée du prêt à hauteur de 80% et c’est seulement une fois qu’ils auront été totalement remboursés, donc au terme du crédit, que viendra le moment de solder les 20% restants.
Il ne sera en réalité que très partiellement remboursable en in fine et c’est pourquoi, comme son surcoût, son risque sera lui aussi très modéré pour l’emprunteur. En attendant, l’emprunteur aura bénéficié d’une réduction de sa mensualité tout le long du prêt immobilier.
Pour le démontrer, posons ici les chiffres du prêt amortissable d’un côté, du prêt in fine de l’autre, auxquels nous allons comparer les chiffres du prêt mixte amortissable in fine, notre fameux prêt amortissable complété par un prêt hypothécaire in fine.
Partons d’un emprunt de 200 000 € sur 20 ans à un taux de 3.50% hors assurance. Un taux nominal que nous pouvons espérer dès les prochains mois compte tenu de la baisse actuelle des taux immobiliers.
Prêt amortissable
Mensualité : 1160 €
CRD à la fin : 0 €
Prêt in fine
Mensualité : 630 €
CRD à la fin : 200 000 €
Prêt mixte amortissable in fine
Mensualité : 1054 €
CRD à la fin : 40 000 €
100 € de différence entre le prêt classique et le prêt innovant du ministre.
Une mensualité de 1054 € et un capital restant dû de 40 000 calculés selon la règle des 80/20 du prêt mixte amortissable in fine.
1054 €, c’est-à-dire la somme de deux mensualités : 928 € pour la partie amortissable, 126 € pour la partie hypothécaire in fine. Voilà qui tranquillisera encore les sceptiques : si le prêt amortissable rembourse 80% du capital, nous voyons qu’il rembourse 88% de la mensualité ! Un prêt très recommandable finalement…
1054 € au lieu de 1160, c’est là toute la valeur du financement proposé par Christophe Béchu. C’est là en effet toute l’action du prêt hypothécaire in fine : donner du pouvoir d’achat immobilier si le but est d’augmenter une capacité d’emprunt, donner du pouvoir d’achat tout court si le but est de baisser une mensualité.
L’enjeu est donc de bénéficier de l’avantage majeur du prêt in fine, la réduction des mensualités, sans courir le risque majeur du prêt in fine, la dernière grosse mensualité, nos 40 000 € dans notre exemple !
40 000 € qui seront remboursés à la revente, nous dit Christophe Béchu, cette fois avec beaucoup trop de légèreté…
Sera-t-il si simple de les rembourser à la revente ?
Parce que si une revente signe la fin d’un prêt, une revente peut intervenir avant la fin de sa durée initiale. Ce n’est pas parce que vous avez emprunté sur 20 ans que vous allez rembourser pendant 20 ans ! Si vous revendez le bien dans 10 ans, vous rembourserez le capital dans 10 ans.
Comment le rendre dans 20 ans, comment le rendre dans 10 ans ? En revendant ! Et si je ne veux pas, comment le rendre dans 20 ans sans être obligé de revendre ? Comment le rendre dans dix ans sans compter seulement sur le fruit de vente ? Entre autres cas de figures…
Mais dans tous les cas, il faudra s’assurer d’avoir l’argent. Comment ? Pour restituer le capital d’un prêt in fine, il faut d’abord le reconstituer !
Il s’agit d’apporter une garantie au prêt in fine pour en réduire le risque : un placement initial qui sera suivi d’un effort d’épargne régulier. La stratégie consiste à placer de l’argent mensuellement en face de la mensualité du crédit.
Nous avons lu quelque part que cette portion de prêt in fine allait empêcher les emprunteurs d’épargner. Nous ne voyons pas pourquoi ! Bien au contraire, elle pourrait les encourager à mettre de l’argent de côté pour anticiper le remboursement en une fois du capital restant dû non amorti : les 20% du prix exclus du prêt amortissable.
Soit 40 000 € dans notre exemple mais 60 000 ou 80 000 si les montants empruntés sont respectivement de 300 000 ou 400 000 euros, des scénarii fort probables au regard du niveau des prix immobiliers d’aujourd’hui.
Ces montants sont substantiels, il est donc essentiel de se demander comment les rendre à la fin. Intuitivement, il faudrait du moins placer les 100 € économisés sur la mensualité, idéalement davantage naturellement. Rappelons que l’économie mensuelle sera plus conséquente sur des emprunts plus élevés.
Mais restons sur nos 200 000 € empruntés dont 40 000 € en in fine. N’étant pas remboursés durant les 20 années de crédit, il faudra les reconstituer par le canal d’un placement régulier.
Si vous placez 100 € chaque mois pendant 20 ans, au même taux que le crédit immobilier amortissable, soit 3.50% (actuellement les taux des contrats d’assurance-vie sont supérieurs à 4%), vous obtiendrez un capital de 34 000 €. Nous ne sommes pas loin du compte !
Ceci en supposant que vous capitaliserez les revenus annuels de vos placements, qu’ils seront donc automatiquement transformés en épargne supplémentaire, que vous n’en récolterez pas les fruits et à condition bien sûr de ne jamais vider votre compte d’épargne.
Il vous manquera donc 6000 €. Pour obtenir les 40 000 € dans 20 ans, un placement mensuel de 116 € aurait été nécessaire. Six euros de plus par mois. Nul doute que vous pourrez les ajouter.
Jusque là tout va bien et vous vous dites qu’à ce compte-là c’est jouable et même très intéressant puisque c’est en échange d’une solvabilité retrouvée pour un achat immobilier, pour devenir propriétaire, pour se constituer un patrimoine et c’est le cas de le dire, pour se constituer du capital.
Oui mais comme vous le savez, rien n’est jamais parfait. Mettons de côté votre discipline nécessaire pour capitaliser et constituer cette épargne qui vous permettra de rembourser la banque plus tard, au fond comme un apport personnel non plus en amont mais en aval.
Il n’y a pas de raison de ne pas se faire confiance, pas de raison non plus de ne pas vous faire confiance, même s’il est vrai qu’un autre avantage du prêt amortissable est d’être une épargne forcée qui ne vous laisse ni le choix ni la liberté de l’arrêter, ce qui est confortable, autant pour l’emprunteur que pour le prêteur.
Le problème est ailleurs. Et là nous touchons un gros inconvénient du prêt hypothécaire in fine, ou pour mieux dire son risque principal.
Dans tous les exemples que nous avons donné, nous avons calculé sur une durée de 20 ans. De fait, vous emprunterez sur 15, 20 ou 25 ans. Ce ne sont que des exemples, le problème n’est pas là. Le problème c’est que vous ne rembourserez probablement pas le prêt pendant 20 ans. Il est statistiquement très probable que vous revendrez avant, dans 10 ans voire 7 ans.
Or les 40 000 € que vous n’amortirez pas durant votre crédit puisque que vous n’aurez à les rembourser intégralement en un seul versement qu’après l’arrêt de celui-ci, vous les devrez totalement à n’importe quel moment, y compris dans dix ans, pire dans sept ans voire dès cinq ans si vous décidez alors de revendre.
Supposons que vous envisagiez un achat immobilier dans l’idée de revendre dans 7 ans par exemple. Dans ce cas, du moins si vous souscrivez un prêt hypothécaire in fine, pour reconstituer le capital de 40 000 € prêté en in fine, il vous faudra anticiper un placement régulier d’au moins 400 € par mois, quatre fois plus que dans le scénario d’un prêt immobilier conservé jusqu’à la fin de la durée convenue dans le contrat de prêt initial !
Ce n’est pas impossible mais cela change la donne tout de même. 400 euros par mois en effort d’épargne en plus de la mensualité du prêt, c’est un budget qu’il faudra prévoir de tenir avant de vous engager dans ce projet.
Or le prêt hypothécaire in fine étant apparemment principalement adressé aux primo-accédants, la cible visée est justement celle la plus passible de revendre avant le terme du crédit. Ils occuperont généralement moins longtemps leur premier logement que le second.
Dans cette perspective, nul doute que les banques leur demanderont de démontrer une forte capacité d’épargne. Mais un besoin en épargne, nécessité par la nature in fine d’une partie du prêt immobilier, qui affecterait leur reste à vivre et donc leur pouvoir d’achat, sans compter sur ceci que la vie réserve bien des aléas.
La proposition du ministre, censée améliorer le pouvoir d’achat immobilier des primo-accédants, risquerait ainsi de perturber leur pouvoir d’achat en général et c’est là un sérieux danger à prévenir.
Des acheteurs qui auront tout lieu de lui préférer le bon vieux prêt immobilier amortissable ! On fait un crédit immobilier pour se constituer du capital, pas pour avoir du capital à reconstituer. Un prêt amortissable est lui-même une forme d’épargne forcée : vous capitalisez sans y penser ; il vous épargne d’épargner !
C’est un grand avantage et on se demande quel pourrait être celui de ce bout de prêt hypothécaire in fine.
Laissons de côté le cas d’une revente dans 7 ans : 400 € d’épargne mensuelle en plus de la mensualité du prêt immobilier de Christophe Béchu, c’est tout de même 300 € de plus par mois que la mensualité du prêt entièrement amortissable.
Si je peux m’offrir le même bien immobilier pour 300 € de moins, je ne vais pas m’en priver. Comme disait Aristote, qui peut le plus peut le moins ! Descartes aussi plus tard et dans ce cas de figure, nous serons tous cartésiens.
Mais laissons de côté le cas d’une revente dans 7 ans et considérons que nous resterons dans cette maison ou cet appartement au moins 20 ans. Nous irons donc au terme de notre crédit immobilier et nous n’aurons eu besoin de placer que 100 € par mois en plus de la mensualité du prêt mixte amortissable in fine.
Oui mais chacun aura remarqué qu’entre le prêt amortissable et ce prêt mixte amortissable in fine, la charge mensuelle sera finalement la même ! 1060 € de mensualité pour un prêt entièrement amortissable, 1054 € de mensualité + 106 € d’effort d’épargne pour le prêt amortissable couplé au prêt hypothécaire in fine.
Nous consacrerons 1060 € par mois à notre bien immobilier dans les deux cas ! Sauf que dans le premier, vous n’aurez plus à vous soucier ni à vous contraindre de placer de l’argent tous les mois.
Compte tenu du risque supplémentaire de ne pas réussir à reconstituer les 40 000 € de capital, pourquoi ne pas avoir immédiatement souscrit un prêt immobilier 100% amortissable ?
C’est oublier un détail… La taux d’endettement imposée par le HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière), limité à 35% du revenu, assurance comprise et tous crédits inclus. Or pour rembourser 100 € de plus, il faut gagner 300 € en plus.
Un emprunteur qui gagne 3000 € par mois ne pourra pas, du moins n’aura pas le droit de rembourser 1160 €, parce qu’il serait à 38% de taux d’endettement. Pour le pouvoir, un revenu de 3300 € aurait été nécessaire.
En revanche il pourra acheter le même bien pour 1054 € par mois parce que cette fois il sera à 35% de taux d’endettement et c’est là que le prêt hypothécaire in fine de Christophe Béchu reprend l’avantage sur le prêt immobilier intégralement amortissable.
Un projet immobilier, ça peut se jouer à 100 € près ! Tant que règneront les conditions du HCSF en tout cas. Si votre mensualité est de 1060 €, ça ne passera pas : refus de prêt. Si votre charge mensuelle est de 1160 €, 1054 € de mensualité et 106 € d’épargne, ça passera : accord de prêt.
Grace au prêt mixte amortissable in fine, vous êtes en règle avec votre capacité d’endettement selon les règles du HCSF. En réalité, le projet de Christophe Béchu est opportun parce qu’il n’est pas d’actualité que les conditions du HCSF disparaissent.
Répétons-le : 100 € de mensualité en plus, c’est 300 € de revenu en plus. Si vous ne les avez pas et si vous pensez pouvoir placer 100 € sur un produit d’épargne, alors il vaudra mieux en passer par le prêt immobilier mixte amortissable in fine, sans quoi vous ne pourriez pas acheter à cause d’un taux d’endettement trop élevé.
Or il y a mieux : nous allons voir qu’il ne sera finalement pas nécessaire d’épargner ces 100 € tous les mois.
Comment garantir le remboursement du capital restant dû à la fin du prêt in fine ?
Un capital restant dû qui a ceci d’original qu’il sera toujours égal au capital initial.
Un arrêt du prêt in fine qui peut intervenir, nous l’avons dit, longtemps avant la fin initialement prévue du crédit : vous souscrivez un prêt hypothécaire in fine sur une durée de 20 ans par exemple, mais vous revendez dans 7 ans par exemple.
Que ce soit dans 20 ans ou dans 7 ans, vous devrez le même montant de capital correspondant à 20% du montant de l’emprunt. C’est une dette constante et incompressible, le capital n’étant jamais amorti.
Dans 20 ans vous n’aurez que le capital prêté en in fine à restituer, le capital prêté en amortissable étant lui entièrement remboursé : plus que 40 000 € à devoir dans notre exemple. En revanche, dans 7 ans, vous aurez à la fois le capital prêté en in fine et le capital restant dû du prêt amortissable à rendre ensemble au prêteur. Dans tous les cas, vous devrez toujours 40 000 € en plus du CRD du prêt amortissable, indépendamment de la date de revente. Au capital non encore amorti s’ajoutera toujours ce capital non amortissable.
Avec un prêt amortissable, plus éloignée dans le temps sera votre revente, plus faible sera le montant du capital restant dû. Avec un prêt in fine, la durée n’aura aucun impact sur le capital restant dû, lequel sera le même du début à la fin, que la fin intervienne plus tôt ou plus tard. Rappelons cependant que si vous détenez le logement pendant 20 ans, donc jusqu’à la fin du prêt, que vous revendiez ou non, il faudra redonner les 40 000 € à la banque.
Ce que nous voulons souligner, c’est que plus la revente interviendra tôt, plus lourde sera la facture. Pas en terme de coût de crédit puisque plus la durée sera courte, moins vous aurez payé d’intérêts sur le capital emprunté en in fine. Mais le capital qui diminue comme peau de chagrin sous l’effet du prêt amortissable sera quoi qu’il en soit toujours augmenté du montant inaltérable du capital prêté en in fine.
Donc plus vous revendrez tôt, moins vous aurez amorti le capital du prêt amortissable. Vous devrez encore beaucoup d’argent à la banque sur ce prêt, sans oublier que vous aurez à lui payer aussi des indemnités pour remboursement anticipé, soit 3% du capital restant dû dans la limite de six mois d’intérêts. Pas d’IRA en revanche pour la partie prêtée en in fine.
Autant le dire tout de suite, vous courez le risque que votre prix de revente ne couvre pas tout le capital restant dû à la banque : le CRD du prêt amortissable + les 40 000 € du prêt in fine, qui n’ont pas bougé d’un iota. Or vous n’êtes pas seul dans cette affaire : la banque elle-même s’expose au risque d’un défaut de paiement.
La prise de risque est inhérente au métier de banquier. En prêtant, un banquier prend toujours le risque de ne pas être remboursé. Et c’est quand ce risque lui paraît trop grand qu’il préfère refuser un prêt. Le risque de prêter, un prêteur ne peut l’éradiquer. Son métier est précisément de le mesurer.
Là est tout le problème de ce prêt hypothécaire in fine : les 20% prêtés en in fine exposent davantage la banque au risque de prêter puisqu’il augmente son exposition au risque d’un défaut de paiement.
Il expose davantage le prêteur, davantage l’emprunteur également. C’est un fait que non seulement le prêt hypothécaire in fine n’est pas sans risque, mais qu’il est plus risqué qu’un prêt amortissable, pour le premier comme pour le second.
Un risque pour les deux parties qui sera minoré si l’emprunteur a nanti son prêt in fine sur un contrat d’assurance-vie par exemple. Mais qui sera majoré si l’emprunteur revend vite, son placement ayant manqué de temps pour fructifier.
Un autre scénario étant qu’il revende vite sans avoir rien placé du tout. Et qu’au moment de la revente, il n’ait pas d’autre capital à offrir que celui qui lui viendra de la vente, à condition que son prix excède son capital total restant dû, celui du prêt amortissable et celui du prêt in fine. Cela fait beaucoup de si !
Car si cet emprunteur n’a pas eu l’apport personnel suffisant au moment de son achat pour éviter la souscription d’un prêt hypothécaire in fine, nous pouvons présumer qu’il n’en aura pas davantage dans 7 ans pour rembourser de sa poche le capital prêté. En outre, en cas de difficulté à retourner la somme au prêteur à cause du montant non amorti du capital prêté en in fine, c’est autant d’argent en moins à réinjecter dans le projet suivant, ce qui peut conduire l’emprunteur à renoncer à son projet de déménagement.
Une pareille situation répétée chez de nombreux ménages pourrait perturber à terme la mobilité des français, ainsi que la fluidité du marché immobilier avec lui, car nous aurions des propriétaires forcés d’attendre beaucoup plus longtemps avant de revendre…
Cependant il faut là encore relativiser.
Le prêt hypothécaire in fine protège les emprunteurs ! Il protège aussi les prêteurs.
Dans notre article précédent nous avions observé que le surcoût du prêt hypothécaire in fine proposé par Christophe Béchu, par rapport au coût d’un prêt amortissable, était beaucoup moins élevé que le surcoût du prêt in fine classique. Il en est de même du capital restant dû.
Car dans le cas d’une revente précoce, dès 7 ans dans notre exemple, le capital restant dû dans le cas d’un prêt hypothécaire in fine sera incomparablement moins élevé que le CRD d’un prêt in fine, alors qu’il ne sera pas incomparablement plus élevé que le CRD du prêt amortissable.
Le capital restant dû dans 7 ans si tout a été emprunté en in fine : 200 000 €. Le capital restant dû dans 7 ans si tout a été emprunté en amortissable : 144 000 €. Le capital restant dû dans 7 ans s’il a été emprunté en grande partie en amortissable et en petite partie en in fine : 155 000 €. 11 000 de plus que le second, 45 000 de moins que le premier !
11 000 €, voici le montant sur lequel porte le risque du prêt mixte amortissable in fine ! Si la revente intervient dès 7 ans de détention du bien, moins encore si le capital du prêt amortissable est amorti plus longtemps.
Le risque que la banque ne retrouve pas son capital et que l’emprunteur n’en conserve point pour son projet suivant est tout de même très faible et surtout il est excessif de présenter ce prêt hypothécaire in fine comme un financement tellement plus onéreux et plus risqué que le prêt amortissable, lequel n’a jamais l’avantage que d’être le plus habituel des deux.
Souvenez-vous que ce surplus est le prix d’une aubaine : l’accession à la propriété d’abord pour beaucoup, l’accès à un bien de meilleure qualité pour tant d’autres, dont le budget en prêt amortissable uniquement eût été insuffisant pour acheter plus grand ou plus proche du travail ou d’une école, entre autres critères qui augmentent la cherté d’un logement.
Grâce à la petite ligne de prêt hypothécaire in fine, vous avez pu contourner les règles du HCSF. Votre dossier est passé !
Le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ?
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